de constatation et d’exploitation du mal, dans l’individu et dans la société.
Déjà, le malade instruit vraiment de son mal, de ses fautes et de ses ignorances, qui se soignerait, apporterait plus de sécurité que les malades au comble de la résistance au mal, s’en remettant au médecin de la maladie, aussi ignorant qu’eux du secret d’une bonne santé. Et puis, il n’y a rien de plus dangereux qu’un bien portant qui ne se soigne pas ; ne vaut-il pas mieux lui préférer le malade qui se soigne ?
Voilà donc la question de se bien soigner posée ; mais nous n’aborderons pas la solution de ce problème, si pressant, avant d’avoir insisté sur le détail que nous allons exposer.
La maladie est un accès de fièvre réagissant contre le mal, en voie de constitution ou déjà constitué, avons-nous dit déjà, mais nous nous devons d’ajouter que cet état de fièvre est, lui-même, organisé par une succession de petits états de fièvre non enregistrés par un organisme insensible, ou stupéfié, ou anesthésié, par vice de mal vivre.
Celui qui fume, se « chloroformise » ; comment pourrait-il être sensible aux sommations les plus désespérées de sa santé aux abois ? Celui qui boit un seul verre de vin (falsifié ou non), un seul petit verre d’alcool, ou simplement une tasse de café, provoque sur l’instant, un état de fièvre qui peut être supérieur à celui lui signalant à temps, le danger d’une contamination ou d’une affection naissante. C’est ce qui explique pourquoi ce dernier dira ‒ à qui voudra bien l’entendre ‒ qu’il ne se ressent jamais de rien, qu’il a un estomac à digérer du mâchefer, etc., jusqu’au jour où…
Se soigner, veut dire : avoir de la sollicitude pour soi. Prendre soin de sa santé, c’est avoir de l’attention pour soi, de l’inquiétude pour son foyer, pour sa vie et de la présence d’esprit en face des dangers de la maladie.
Une personne « sans soin » nous montrera parfaitement, par renversement des rôles, ce que nous devons faire pour nous soigner. Attendre pour se soigner qu’on soit, très malade, ou simplement malade, ce n’est pas avoir de la sollicitude, de l’attention pour soi, ni faire montre de présence d’esprit.
N’être pas disposé ou capable de se soigner, c’est se mépriser, ne pas s’aimer et n’avoir ni le droit d’aimer ni la prétention d’être aimé ; fumer, s’alcooliser, c’est se placer dans ce cas.
Se soigner, c’est échapper à l’esclavage des choses, pour s’évader de celui des hommes.
Se soigner, c’est rendre libres ses facultés sensorielles, pour être averti des moindres atteintes du mal et être en état de vaincre sans combats. Dans l’atmosphère putride des villes, sur les routes pétrolées des campagnes, par les eaux polluées des sources contaminées par l’industrie corrodant tout, le mal peut atteindre un homme, se soignant parfaitement, comme il atteindra un tout autre homme. Mais, c’est de la façon dont on se débarrasse du mal, de qui importe l’état de santé, et non pas de la façon dont on attrape ou supporte le mal.
Voilà en quoi diffèrent ceux qui se soignent de ceux qui ne se soignent pas.
En général, il faut se défier de celui qui déclare aimer mieux vivre « sa vie », pendant quelques années, plutôt que « végéter » pendant toute une vie… Ceux qui parlent ainsi sont des gens qui ne donnent espoir à aucun idéal, à aucune amitié, à aucun amour, à aucun espoir de s’élever, de vivre et éclairer l’avenir. Ce sont des « ventres », des « gueules », des « tubes digestifs à deux pattes », « des morts en sursis » desquels il fait bon s’écarter afin de les inviter, si possible, à la réflexion et se prémunir contre leur égoïsme maladif ou sadique…
La maladie vient se révéler sur le visage, en particu-
Cependant, un mal signalé est un mal déjà dépisté ; la maladie aura d’autant moins d’acuité que la conscience organique ‒ le visage en est l’expression parlée ‒ aura été aidée, dans les secours réclamés, par les postes transmetteurs de ses appels. Une maladie qui cherche, en vain, à se signaler sur un corps insensible à ses sommations, verra l’énergie organique, propre à contenir le mal, dévier du point d’attaque et le mal accomplira, sans encombres, son œuvre jusqu’à son plein épanouissement.
Les symptômes du mal ne sont que les Indices des luttes que l’organisme livre aux éléments de morbidité, s’ajoutant, se succédant, dans l’ordre d’une évolution fatale, jusqu’à l’éclosion de la maladie. La maladie, c’est l’ouverture d’émonctoires supplémentaires à des fonctions ordinaires d’éliminations, trop encombrées, ou viciées dans leurs attributions.
La maladie, on le voit par tout ce qui précède, sera quelconque ; ce qu’il importe de savoir pour l’aider à réagir, c’est de connaître la nature des actions de vie de celui qui s’est livré au mal. Après ces renseignements obtenus, la lutte s’organisera automatiquement en ne la nourrissant plus de ses ordinaires pâtures. La maladie est toujours précédée d’états prédisposant à ses atteintes ; ces états correspondent tous à des erreurs alimentaires, à des abus qui, connus, permettent de prédire, longtemps à l’avance ‒ en tenant compte du passé pathologique du sujet ‒ l’affection qui résultera de ces causes de morbidité.
La maladie est toujours précédée, aussi, d’une certaine effervescence organique, marquant sur le visage une apparence trompeuse de bonne santé. Cet état peut durer quelques semaines, quelques mois ‒ voire même quelques années ! ‒ car la maladie ne s’organise pas d’un jour à un autre, elle couvera un certain temps, qui variera avec le pouvoir réactif du sujet.
Un cerveau abêti par des pensées morbifiques ou émasculatrices de l’intelligence organique, un estomac abruti par le faux-aliment et le surmenage qu’il réclame de celui qui en use, se verront condamnés dans le pouvoir, qu’ils ont, de signaler le moindre mauvais usage que l’on fait d’une vie.
Toutes les tares, toutes les maladies, avons-nous dit, se révèlent sur le visage humain.
Alliées au caractère, les maladies et les tares qui les créent, bien souvent, creusent les mêmes stigmates, les mêmes sillons, les faisant se révéler à un œil observateur, médecin ou non.
Le développement physique d’un sujet malade aura été marqué d’arrêts, de déficiences, de carences, comptant leurs altérations dans un visage.
L’éducation, elle-même, apporte, sur une physionomie, l’influence, bonne ou mauvaise, de ses principes.
Les indications héréditaires s’inscrivent en tête de liste du tout, marquant, plus spécialement, les défauts de nature sur lesquels s’échafaudent les affections nées des prédispositions fatales.
Plus tard, les déformations professionnelles et le « physique de l’emploi » s’ajouteront, avec les traces des désastres causés par les vicissitudes de la vie contemporaine, à une foule d’indices compromettant l’harmonie, la régularité ou la normalité du visage.
Un petit adénoïdien (végétations nasales), un petit amygdalien (végétations du pharynx), un petit myxœdé-