Page:Faure - Histoire de l’art. L’Art antique, 1926.djvu/67

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puis le rythme s’accélère, de grands peuples grandissent sur des cadavres de grands peuples. Dans la durée, dans l’étendue, l’histoire est comme une mer sans limites dont les hommes sont la surface et dont la masse est faite des pays, des climats, des révolutions du globe, des grandes sources primitives, des réactions obscures des peuples les uns sur les autres. C’est un bercement sans arrêt, sans commencements et sans fins. Là où était l’abîme est maintenant la vague, et là où était la vague s’est creusé l’abîme. Quand l’humanité commencera d’écrire ses Annales, les abîmes sembleront comblés, la mer paraîtra plus étale, mais peut-être n’est-ce là qu’une illusion. Un peuple est comme un homme. Quand il a disparu, rien ne reste de lui, s’il n’a pris soin de laisser son empreinte sur les pierres du chemin.