Page:Faure - Histoire de l’art. L’Art antique, 1926.djvu/87

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tones, ses bois étranges, ses taillis à intervalles vides, fûts droits et drus à couronnes lourdes, matière opulente et pulpeuse écrasée entre la boue durcie du sol et le poids vertical du soleil. Elles ont l’élan ramassé, la rondeur rugueuse des palmiers, l’étalement court de leur cime. Des feuilles de lotus assemblées en bouquets, des feuilles de papyrus, des palmes, des régimes de dattes gonflent leurs chapiteaux de la vie compacte et puissante des végétations tropicales. En regardant à ses pieds il reverra les nymphéas, les lotus, lourdes plantes, la flore du fleuve fécond où grouillent des poules d’eau, des canards, des poissons, des crocodiles, il apercevra les lézards, les vipères, les uraeus qui se chauffent sur le sable ardent où les élytres mordorés des scarabées sèment des morceaux de métal. Et quand il lèvera les yeux, ce sera pour deviner audessous des constellations familières qui sèment le plafond bleu, les oiseaux des solitudes, le grêle ibis, le vautour, l’épervier symbolique suspendus sur leurs ailes rigides