Page:Faure - Histoire de l’art. L’Art médiéval, 1921.djvu/37

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sentit-elle la défaite peser sur son espoir ? Y eut-il victoire, y eut-il défaite ? La défaite n’est-elle pas l’abdication de la nature véritable que nous ont constituée notre milieu géographique et l’immense atavisme secret qui nous attache au fond même de notre histoire ? La victoire n’est-elle pas le triomphe au dedans de nous de cette nature impérissable par qui peut seulement se manifester la conception de la vie qui nous est propre ? Un seul temple bouddhique fut-il détruit ? Un seul fidèle persécuté ? Peut-être non. Aux Indes, l’esprit religieux domine le dogme. Une marée monte après une marée et dépose sur le rivage des algues, des coquillages, des cadavres nouveaux, de nouvelles vies palpitantes. Tout se mêle et se confond, le brahmane officie dans les temples bouddhiques, vénère la statue de Çakia-mouni aussi bien que celles de Shiva, de Brahma, de Vishnou. Tel temple souterrain commencé aux tout premiers temps du Bouddhisme, on le creuse encore quand les Tartares, après les Persans et les Arabes, ont imposé l’Islam à la moitié des Indiens.