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Tripurâkâr, dont le fils appelé Kamâlakar était sot à l’excès. Voyant combien son fils était sot, il était sans cesse plongé dans ses réflexions. Un jour, il fit asseoir son fils près de lui et se mit à lui faire des admonitions : — Hé ! mon fils, écoute ! lui disait-il. Dans le Samsâra[1], les êtres vivants n’arrivent à une naissance humaine qu’en récompense de beaucoup de mérites.

« L’être vivant qui a obtenu un corps d’homme, s’il amasse de la science, est encore propre à une naissance humaine ; autrement cet être à forme humaine qui a raisonné en bête, au point que, dans son esprit, dans sa manière de penser, dans toutes ses occupations comme celles de se coucher, de s’asseoir, de manger, etc., on ne distingue pas l’homme de la bête, cet homme se rapproche insensiblement de la bête. La science de la bête n’est pas la science de l’homme ; par conséquent, celui qui n’a pas la science de l’homme, com-

    correspond à peu près (mutatis mutandis) à « chapelain ».

  1. Samsâra, « le monde de la transmigration ». On ne peut pas traduire simplement par « le monde », terme qui ne réveille pas pour nous la même idée que Samsâra pour les Hindous.