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jugement bien opposé. On a fait voir par l’extrait des Sermons mêmes du comte de ZInzendorf , qu’il exigeait de ses disciples plus de respect et do confiance en son jugement qu’à l’autorité de l’Ecriture, et voulait qu’ils ne prissent point d’autre guide que lui pour son interprétation , comme seul autorisé ù en fixer le sens. Parmi ses dogmes, on trouvait ceux-ci : « Que l’on doit un respect religieux à » Chiist, à l’exclusion du Père ; que Christ peut » changer la veitu en vice, et le vice en vertu ; que » toutes les idées et toutes les actions qui sont généralement considérées comme sensuelles et impures , changent de nature parmi les frères , et « deviennent des symboles mystiques et spirituels. » En ITTo, il a paru un ouvrage anglais intitulé : Détail historique sur la constitution présente de la société des frères évangéliques. L’auteur est im hernhuter qui lâche de justifier sa secte, mais il ne réussit pas. La vérité perce à travers ses artifices, dit le journaliste anglais qui rend compte de cet ouvrage. Crevenna, si connu par sa lichc bibliothèque, dont il a publié le Catalogue raisonné, Amsterdam, 1773-1776, G vol. in-i, fait mention d’un manuscrit intitulé : Fides Hernluilorum et lieliijio ex variis contra eus editis scriptis compendiose descripta, et ajoute : « Ce manuscrit est très-curieux , et si ce » que l’auteur anonyme rapporte de la croyance et » de la religion des hernhulers est vrai , il faut convenir que c’est la plus détestable secte qui ait » jamais pu exister, et qu’elle est remplie des plus » horribles abominations , qui surpassent même » toute créance (1). « (Catalogue raisonné, etc., i" vol., p. 124.) Le comte de Dohna a succédé au comte de Zinzendorf , dans la priinatie de la secte. On a la Vie de ce fomeux fondateur écrite en allemand par Auguste Spangenberg , imprimée à Barby, 1777, 8 ’vol. in-8. L’enthousiasme de l’historien égale celui du héros.

ZISKA (.lean), gentilhomme bohémien , fut élevé à la cour de Bohême, du temps de Wenceslas. Ayant pris le parti des armes fort jeune, il se signala en diverses occasions, et perdit un œil dans un combat ; ce qui le fit appeler Ziska, c’est-à-dire borgne. Les hussites le raiient à leur tète pour venger la mort de Jean Huss. Il assembla une armée de paysans, et il les exerça si bien, qu’en peu de temps il eut des troupes aussi bien disciplinées qu’animées par le plus fougueux fanatisme. Wenceslas étant mort en 1 il i, Ziska s’opposa à l’empereur Sigismond, à qui appartenait le royaume de Bohème, fit bâtir une ville dans un lieu avantageux sur la rivière de Lusinits, à 20 lieues de Prague, et la nomma Thahor, d’où les hussites furent nommés Thaboritcs. Il assiégea la ville de Habi, où il perdit sou autre œil d’un coup de flèche, et [) On peut assurer que les liernhulers modernes ne ressemblent en rien au porirait qu’on nous eu donne ici. L’auleur de celle noie, qui a vécu quelque lentps parmi eux , n’y a vu il la vérilé que des gens abandonnés, comme lous les héréliques, à leur sens privé ; mais il se plaît a leur rendre ce lùnioigiiage , que la foi en Jésus-Christ Dieu el Sauveur, dont il n’est (dus question dans tout le nord de r,llem8(jne, se retrouve entière chez les hernhulers , el parait s’ùlre réfugiée dans leur sein, ils se sont beaucoup améliorés depuis leur premicM’e institution. f’oij. dans le tome iO«, article PiCAfiD , la note qui conceiue ces hei’nliulers ou frères nioiaves. ) T«ME VIII.

ne laissa pas néanmoins de faire la guerre. Il se donna un grand combat devant Aussig, sur l’Elbe, que Ziska assiégeait, où 9,000 catholiques demeurèrent sur la place. Celte victoire le rendit mailrc de la Bohême ; il y mit tout à feu et à sang, ruina les monastères, brilla les campagnes et commit des cruautés inouïes. Son armée grossissait tous les jours. Pour éprouver la valeur de ses troupes, il les mena à la petite ville de Rziézan, qui avait une forteresse ; il emporta l’une et l’autre, el coiidanma aux flammes sept prêtres. De là il se rendit à Prachatitz, la somma de se rendre et de chasser tons les catholiques. Les habitants rejetèrent ces conditions avec mépris ; Ziska fil donner l’assaut, prit la ville, et la réduisit en cendres. Sigismond, alarmé de ses progrès, lui envoya des ambassadeurs, lui oflrit le gouvernement de la Bohême avec les conditions les plus honorables et les plus lucratives, s’il voulait ramener les rebelles à l’obéissance. La peste fit échouer ces négociations : Ziska eu fut attaqué, en l-42i, et fut enterré à Czaslau : Monstre détestable, cruel et terrible, dit Enéas Sylvius, que le bras de Dieu frappa, celui des hommes ne rayant pas pu faire. « Eu même temps, ajoute un auteur « moderne, on doit reconnaître dans Ziska, comme « dans Attila et les autres tyrans ravageurs, la con 1ère du ciel, et le fléau de Dieu. L’ignorance et la » superstition avaient altéré le culte, réduit pres-I ) que tout entier à des pratiques extérieures ; les )) mœurs des peuples, aussi bien que celles du » clergé, étaient conformes à cet état des choses. K La Bohême, où la religion extérieure brillait de » tout son éclat, était particulièrement atteinte de » ce mal ; et Dieu , i(ui veut être servi en esprit et » en vérilé, ne tarda pas de faire éclater sa colère, » et d’annoncer par des avis terribles qu’un demiculte lui est plus odieux qu’une infidélité com- 1) plète. » Ou raconte que Ziska donna en mourant l’ordre de faire un tambour de sa peau , assurant que le bruit de ce tambour ferait fuir les catholiques ; mais ce récit a l’air d’une fable. Théobalde témoigne qu’on lisait encore sur son tombeau , au temps oit il écrivait , une épitaphe où ce fanatique sanguinaire est comparé à Appius Claudius et à Camille.

ZIZIM ou ZEM, suivant la prononciation turque, fils de Mahomet 11, empereur des Tuics et frère de Bajazet 11, est l’un des princes ottomans dont nos historiens ont le plus parlé. Mahomet 11 craignait que l’amitié de ces deux fi’èies ne les réunit contre lui, ou que la jalousie ne mit de la division entre eux. Il donna à Zizim le gouvernement de la Lycaunic, dans l’Asie mineure ; et à Bajazet celui de la Paphlagouie , et les tint toujours si éloignes l’un de l’autre, qu’ils ne s’étaient vus qu’une seule fols, lorsqu’il mourut l’an 1i81. Après sa mort, Bajazet qui était l’aîné, devait naturellement lui succéder, et fut en effet déclaré empereur le premier. Mais Zizim prétendit que l’empire lui appartenait, parce qu’il était né depuis que son père avait pris le sceptre, au lieu que Bajazet était venu au monde dans le temps que .Mahomet n’était encore qu’ini homme privé. 11 s’empara de Pruse, ancienne demeure dos empeieurs ottomans, cl se fit un parti