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xiv AVERTISSEMENT.


un ouvrage bien lié et bien soutenu dans toutes ses parties (a[1]) ; il avoue ingénument que son ouvrage contient bien des articles qui ne sont pas de son goût, quoiqu’il n’ose encore les désavouer, pour des raisons dont il ne juge pas à propos de nous instruire. Il a été impartial, à ce qu’il dit, dans les articles qu’il a traités, et qu’il distinguera un jour de ceux qu’il a adoptés sans en répondre. Avertiss. p. xxiv.

Or, je le demande, si l’auteur est dans le cas de désavouer un jour les articles qu’il a adoptés sans en répondre, et qui très-vraisemblablement font le plus grand nombre (b[2]), pourquoi attendroit-on justement ce jour, pour faire un triage si nécessaire ? Que sait-on quand ce jour viendra ? Le parti le plus raisonnable et le plus sûr, est de s’occuper incessamment d’un travail dont M. Chaudon reconnoît la nécessité. J’en appelle à lui-même. Si mon projet lui paroît déraisonnable, je suis sûr qu’il aura la bonne foi d’avouer que le sien n’est pas bien sage ; et s’il persiste à ap-

  1. (a) S’ils sont tous philosophes à la mode, le sont-ils tous également ? ont-ils abjuré toutes les vérités religieuses, ou en ont ils conservé quelques-unes ? ont-ils tous le même degré de fureur et de morgue ? ... S’ils sont Chrétiens, le sont-ils tous parfaitement ? sont- ils tous aussi instruits, aussi sages qu’il faut l’être pour n’écrire que des choses vraies, utiles et décentes ?... Pour qu’une société produisît un bon ouvrage, il faudroit, 1°. Que tous les membres eussent été formés dès la jeunesse sur les mêmes principes. 2°. Qu’ils eussent une parfaite confiance dans l’auteur principal, et qu’il le laissassent le maître absolu de réformer leur travail comme il le jugeroit à propos. 3°. Que celui-ci, aussi profondément savant que zélé pour le succès de l’ouvrage, veillât avec soin à former un ensemble parfaitement assorti dans toutes ses parties.... Je laisse aux hommes penseurs à déterminer le degré de possibilité d’une telle société, dans la tems où nous sommes.
  2. (b) Le titre même du livre l’annonce. Il est naturel da croire que tous les membres de la société de gens-de-lettres pris collectivement, ont fourni plus d’articles que son chef. Or, tous ces articles sont adoptés ; on n’en répond pas, on les distinguera un jour de ceux que l’auteur principal a traités.