Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/163

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LE c0LLEc11 DE GENEVE. 145 immediatement les bienfaits. Aux COl]llll€llQ8.l'liS, « 011 |l10llStl’€ à part 11011 Sfllllûlllûlll, a lire tant en latin qzien fmnçoys, mais aussi a décliner les noms et verbes, et le tout C11 gar- dant les accens, lesquelles choses sont les vrays fonilemens de la langue lat.ine >>. On leur app1·end aussi a ecrire : « A certaine beure du jour, 011 baille des exemples d’escripture ài cest ordre-la des petis, alln que tout bellement ilz soyent instruictz n011 seulement ii bien former leurs lettres, mais aussi il escrire correctement' ». · « Les lectures commencent si cinq l1eu1·es du matin et ne cessent point jusques ii dix, qui nous est communément, l'l1eure de disner. »· Pendant ce temps, « 011 exerce 0l‘(llll2].il‘(lII1Clli) les plus avancez ii parler et co111p0se1· en latin selon la c0ustu111e des meilleurs colleges >>. Les auteurs que l’on considere « pour les principaulx et, par maniere de di1·e, capitaines >>, sent Terence, Virgile ct Cicéron, « lesquelz en lisant co11ti11uelle- ment, on peut apprendre a parler ung vray latin et elegant ». Mais là. encore, on n’imitc pas aveuglément., ` Sturm, par un dédain de lati11iste, omet et néglige la langue maternelle, ce que feront longtemps OIICOPO apres lui la plu- part de ses continuateurs. A Geneve au contraire, pendant cette période d’organisation spontanée, il est intéressant de voir le francais apparaitre, bien flltitl un rang modeste, dans le plan d’études. C`est u11e declaration signilicative que celle par où commence le document deja cité plus l1aut: L’0wl¢·e et manière (l’87ZS87;gN87‘ en la ville de Genève, et il nous semble q11e les l1isto1·iens de la pédagogie n’y ont pas attaché l`im- portance qu’elle mérite ài cette date (1538) : On instruist ordinairement (à Genève) les enfans ès troys langues les plus excellentes, c’est à scavoir en grec, c11 ebrieu et latin, encore sans compter la langue françoysc, laquelle toutesfoys (selon le jugement des gens sçcwans) n’est pas du tout ti mcspriser .... . Quant ài instruire et enseigner, nous teno11s communément ceste `1. L'm·d1·e et manière rl'en.migner, 1538. Cet enseigncnieut était confié 1l`l1ubitudc in un maitre spécial; nous en trouvons deux du temps de Custellion : Jacques Mé1·uulx,qui nvait déjà exercé sous Antoine Saunier, et dom Pierre Bochi, « feuz prestre papistc », dit le registre, auquel on veut bien donner un bonnet et la permission d'cnseigncr, mais à condition qu'il se borne à Yécriture ct qu`il donne ses leçons au collège mème. (Registres du Conseil, 1** et 19 m¤i1549.)4 10