Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/176

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158 ' SÉBASTIEN CASTIELLIUN. . i veilleux; ces grandes scenes d’©rient, indiquées d’nn trait Sommaire mais saisissant, prennent un relief et ont un éclat de couleur qui les font vivre devant les yeux; les héros de _ la Bible, hommes des ages primitifs, patriarches, nomades, guerriers, prêtres et juges, vainqueurs et vaincus, sent des ‘ personnages a la fois assez naturels et assez extraordinaires, assez vrais et assez étranges, pour se graver dans l’esprit de l.`enfant comme autant d`images familières el: inellacables. Et au travers de cette histoire qui se meut si ag·itée et si orageuse dans un théatre étroit, par-dessus ces obscures peuplades sémitiques sollicitées par les plus grossières superstitions, par-dessus ces 1·ois, ces prêtres, ces prophètes, , vrais tribuns d’Israel, plane la grande idée, l’idée qui a fait le Peupleycomme elle a fait le Livre, l’idée qui nulle part, ` ni dans Rome, ni dans Athènes, n’a trouvé une aussi haute expressionni atteint un degré pa1·eil d`intensité, l’idée du Dieu un, du Dieu créateur. - .A toutes les époques du christianisme, ces annales du peuple de Dieu ont été la légende populaire par excellence, et le plus riche tréso1· d’impressions poétiques. Combien plus les réformes de Genève, ài l`époque ou nous les considérons, durent—ils y voir un instrument essentiel d’enseignement et d’éducation‘? " ` Le directeur du college naissant a deux choses a ceeur pour ses élèves : leur faire faire de bonnes étudesmodernes, et leur faire aimer la Bible des leur plus jeune age. Il atteindra l’un et l’autre objet en leur donnant pour premier livre de classe un ouvrage qui sera tout a la fois un modele de lati- nité et une illustration de la Bible a leur usage. ` · L’intention de l’auteur est très clairement et franchement exposée dans la préface qu’il met en tête de l`opuscule sous ~ A la forme d’une lettre aMatl1urin Cordier. « Il nous est souvent arrivé ‘, lui dit-il — vous vous en souvenez peut—etre, — _ 1. « Solebamus uterque,·si xncineria tcnes, ludimagistrerum discipulorumquc eonditionem conqueri, quod », etc. Ou et quand ont pu avoir lieu ces entretiens fréquents de notre jeunejmuître avec lc vieux Cordier? Nous ne le voyons pas bien. 11 ne paraît pas qu'ils se soient vus ni à· Lyon, ni ai Strasbourg, Castellion passa-t—il par Neuchatel en venant fx Genève en 15517 Nous u'en savons rien, mais il est sur du moins que Cordier a fait il Geneve un séjour pendant lequel il a pu conférer longuement avec Castellion : c'est celui auquel fait allusion la lettre de Calvin En Parcl, 2Sj uillet 1542. ·