RUPTURE AVEC CALVIN. 2't3 Maystre Bastion Chntillion. —— Sur ce que Mons·' Calvin a présenté par escript les propos scandalleux ten uz à la congrégacion par maystre Bas- tian, ordonné de supercedyr jusques a la venue dudictz maystre Viret pour débastre cella, ainsi qu'il sera de rayson. En attendant, le Conseil, éclairé par cet incident et com- monçïmt it 1‘eII1a1‘que1‘ que les I‘éuI1i0I1S des p£tSt0ut‘S l'l`ét3iCHt pas toujours des séances paisibles, ajoute 1 . Et cependant, quant l'on tiendra la congrégation des ministres, soyent assistans les S" Pierre Tissot, conscindicque, Pernet Defosses, consellier, et l’un des secrétayres du Conseyl, lesqueulx debvront fere relacion de ce que sera en ladicte congrégacion exposer. Le mardi suivant, Viret étant arrivé, on prend jour ’ pour la décision, qui occupe en eflct presque toute la séance du lendemain : · Mecredy xi jugnii 1544. - Les ministres de l’Eglise, Mons' Calvin, _ Maystre Champereau:c, Mons' de Gencston, Maystre de Ecclesia, Mons' Fer- ron, Maystre Abel, contre Maystre Bastion Chastillon. — Sus le différent estant entre eulx, pour aulchongs propos tenuz en leur congrégation par maystre Bastian, lesqueulx l1ont estés rédigés par escript, et sur cella a respondus ledictz Bastian, et ayans entendu les proposites, répliques et responces d’ung costé et d’aultre, remys ambes parties à demaien en Conseyl. Judy 12 jugnii. — Les ministres. — Sus_ la contencion estant entre eulx pour aulcunes parolles et ayant tout aut long entendu leur différens res- ponces et répliques, ordonné que a ung chascun d'ieieulx soyent fayctes bonnes remonstrances, et que toutes haynes, rancunes et malvolliences soyent mises bas, et que il ce aye a pardonner les ungs les aultres, et que, des icy en la, vive en toute bonne amitié et fraternité. Aultrement procéderons plus oultre sur eux. _ Et dempnys 21 esté advisé et ordonné que, d’aultant que maystre Bas- tiau n’ha procéder ainsy qu’il debvoyt, et que, quant remonstrances et cor- rection se font les ungs envers les aultres, l’on doybd procéder aultrement quil n‘ha fayct, et qu'il n’ha suffîzaminent justiffîé ses propositcs (qu’il doybge confesser ”), trouvons havoyer mal procéder et mal parler, et , soyt démys du ministère (par trois moys prochains 3) jusques ii la bonne 4 _ ' volenté de la Seygneurie ‘. 1. « Mardy 10 jugnii. - Les prédicuns de la ville cl maystre Baslian. — Sus le différent estantxentre eulx, pour aulcunes parolles diestes en la congrégation par maystre Bnstian, ordonné que le Conseyl soyt demaien tout expressément assemblés pour tel cas et que ‘ toutesparties soyent demandés. ~— 2. Ces quatre mots sont billes enregistre et remplacés En la marge par le mot: trouvons. 3. Ces quatre mots sont rayés dans le texte et remplacés par ceux qui suivent 2 « jusqnes u la bonne volonté de la Scygneurie », 4. Le sens de ceswnots « démys du ministère » s'explique par le fait que Castellion con- tinuait à aller prêcher à Vandœuvres. En conséquence de cette décision, le Conseil invite
