Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/232

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Élâ SÉBASTIEN GASTELLION. L Laquelle ordonnance, présent les six ministres 1 et ledictz maystre Bas- tian, a esté pronuncé. Lequelt maystre Bastian a prier, en l’honneur de Dieu, qu’il puysse estre aoye en ses répliques sur ce que les ministres . H hont diest. L’on a layssé l'ordonnance comment dessus. ` A Telle est la sentence que Théodore de Beze devait présenter dans la Vie de Calvin comme une sentence de bannissement: « convaincu de manifeste malice et calomnie, la justice luy ` ordonna de sortir de la ville apres avoir recognu sa faute 2 >>. Calvin lui—mème, malgré sa sévérité , n’avait pas songé a demander l’expulsion. C’était trop déjà, beaucoup trop, non seulement pour l’esprit évangélique, mais pour la simple équité, d’avoir insisté, comme il paraît l`avoir fait, pour l’cxclusion déünitive du ministere, au lieu de la suspension de trois mois que le Conseil avait dabord adoptée. Cette rigueur choque surtout si on la rapproche de Pindulgence que, quelques jours apres, le même clergé obtiendra du Conseil en faveur de T reppereaux ". Quant à Castellion, personne l]·lI1tC1`CÈ(lC pour lui, et il est désormais convaincu de l’inimitié de Calvin. Trop fier pour s’abaisser it des supplications, il ne demande qu’a · résigner son poste au plus tôt. Des le lendemain de la sentence, le 13 juin, on s’occupe de lui trouver un succes- quelques jours après (Zi jixin) les pasteurs de la ville ii aller prêcher a Vandœuvres. tie fut un surcroît de travail que Calvin ne jugca pas possible : il parvint l1l·U.ll'B voter le 14 juil· let la création d`une paroisse nouvelle; Philippe de Ecclesia y fut transféré (le 16 juillet). 1. Les six ministres étaient Calvin, Geneston, Abel Poupin, Champereau, Philippe de Ecclesia et Jean Ferron. — Louis Treppereaux était eu prison. î. Vic de Calvin, ed. de 1576. L’«3dition latine de 1575 dit: « Cognita causa, calunmiœ dnmnatus ex urbe excedere jussus est » (Opp. Cala., XXI, 135). 3. Le 13 juin on rapporte que Treppereau a été confronte avec les témoins; ce n’est que la semaine suivante qu'il est mis en liberté : · ~¤ Mardy dixueptfdejuing, Illaistre Loïs T:·epperaul.z·, primneirs prédicant. -- Sur la deteu· · cion de maistre Lois Treppcreaulx, detenuza cause de certaines parolles proferée par ledict maistre Loïs conteuuez en son proceps. Sur quoy arreste qui soyt libérer, et luy soyt fuietes les remonstre, et qui soyt suspendu de leurs oftlce jnsques a la bonne volunté de M"'", et > ce pour aultnnt que ilz nous conste avoir joué à jeux défendu, asavoir au cartes et dcz, COIDIUB &Z COI')fCSSé (H1 5011 PPOSSÉS. W Quelques jours après, il insista humblement pour obtenir sa gràce : « Judy Qôjugnii. —— .lla.ysl1·e Loys T:·eppe:·mzula:. Lequelt avecque cueurrontrict a prier le rctorner en son ministere et si, des icy en la, il fayct chose qu’il ne doybge fere. qui soyt grandement pugnis. Ordonne que l‘on aye conférence aveeque Mons' Calvin et qu‘il soyt ndvise de le pardonner pour ceste foys, » . « Mardy premier de julliet ——— Jlaistre Logs Tz·eppc:·ea.z_zl.r. Ayaus uoys sa humble requcste verbale requérant lui fere grace de ce que une foys n joier, dont en a esté détenuz, et le rcstituyr au ministère, et pour l'advenyr il ce acquitera tellement que Dieu et la Soy;;"" ce contentera de luy. Oralonné que grace luy seyt faycte et soyt restitué ii son ofûce et ses gages accoustumes luy soyent poyés. »