Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/239

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LIAISON Avec ecmuo. 221 consistoire, et plus d’une victime de l’intolérance de Calvin se plaît ai dire qu’on `le traite comme on a traité « maître B£tStlOl1 >> l. Et l’on comprend que plus tard le grave Daneau, écrivant aux Genevois, 1·appel'le ces premiers incidents en leur attri- buant plus de portée qu’on ne le supposerait : « c’est cette année-la, dit—il, que Satan a tenté, par la main de Castellion, de vous ébranler d’un coup léger en apparence, mais qui était très dangereux 1 levi qzmlem, ut oidebattw, ictu, sed peri- culossissimo ». (Yétait bien, en ellet, l’esprit libéral qui essuyait dans la personne de Castellion une premiere atteinte, prélude trop certain d`une irrémédiable défaite. VI De Geneve qu’il allait quitter, Castellion emportait quelques relations que nous allons voir se continuer et se fortifier dans les années suivantes et dont une au moins devait se trans- . `former en une amitié de toute la vie. Il y avait quelques mois que Castellion dirigeait le college quand arriva ai Geneve un homme qui devait avoir sur son esprit et aussi sur sa destinée une grande influence.! Dans toute autre ville que Geneve c’eùt été un événement que l’arrivée de Bernardino Ocliino en octobre 1542. Cet homme de cinquante-six ans, qui venait sans bruit et presque comme un inconnu, se joindre a la petite colonie des fugitifs pour la foi, c`était le grand moine dont la parole depuis cinq ou six ans avait 1·emué l’ltalie entiere, celui que se disputaient naguère les cathédrales de Venise et de Sienne, de Vérone et de Naples, autour de qui se pressaient avec un pieux entl1ou— siasme des foules comme on n’en avait pas vu depuis Savo- 1, Exemples 2 — ‘23 novembre 1545. Les prédieunts exposent que <¤ Culvin se dicst estre cnlumpnyé » 2 des personnes qui tiennent de près à ln mnison de ville ont dit que « pur moien de luy lon u faict tort ix mnystre Bastion, 21 Cbnmperenu et ix Trolliet ». Ce dernier était un jeune Genevois qui prétendait au ministere évangélique et que Calvin s‘obstinnit à _ en écarter. Nous le retrouverons plus loin. -— 20 octobre 1545 : L’¤ucien ministre Cham- perenu dit lni·mème en plein Conseil et sans être repris « qu’il cognoyssoit. bien les niîee- tions qui sont estes tant contre mnystre Bnstiun que contre Trolliet‘¤~, etc.