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de Boniface Amerbach pour Castellion et ses bons offices répétés.

Enfin nous trouvons dans la correspondance de Basile Amerbach une lettre qui se rapporte à l’époque de son séjour a Padoue. Nous en donnons le texte, encore inédit, parce qu’il va nous faire entrevoir un aspect du caractere de Castellion qui, d’année en année, ira s`accentuant : la prédominance du sentiment religieux.

Sebastianus Castalio Basilic Amerbachio, Bonifacîi filio S.

Petiit a me pater tuus, mi Basili, ut te literis ad literarum studia cehortarer. Qued equidem efficium hemini bene de me merite perlibenter concessi : tametsi credo te ad studia satisjam, tum ipsius patris tui adme- nitienibus, tum tua spente, esse incitatum. Sed a pluribus adinoneri, przcsertim tibi bene volentibus, utile est. Vide igitur, Basili, ut iis literis et scientiis iucumbas, quzc et deo et patri tue placeant et tibi salutares esse possint. Hec autem facies si rite perpendes te ex anima et cerpere censtare, cui utrique sic serviendum sit ut excellentieri, hec est animœ, plus tribuatur. Quare vide ut animee tuœ imprimis ratienem liabeas, et pietati sic studeas ut ei serviant humanœ scientiœ. Hoc si facies, nulla erit scientia qua: tibi nen sit utilis : piis euim emnia cenducunt, impiis omnia efliciunt. `

Vale, et te dee et patri tuo ebsequentem tete pectere prazbeto.

Basilee, 15 aprilis anno 1551 2

VII

Nous terminons ce chapitre ou se termine la période d’épreuves qui remplit huit ou dix années de cette noble existence. Marquons seulement comment elle prend fin.

La Bible latine, si discutée qu'elle put ètre, ne pouvait manquer d’attirer I’attention sur un lielléniste de premier mérite. La protection éclatante, l`amitié de Boniface Amer-

1. Citons par exemple ce billet conservé dans les papiers des Amerbuch : _ « Ego Sebastianus Castalio contiteor debere me D. Bonifacio Ainerbncliio quatuordecim taleros qui valent singuli trigzinta blapardes ques tnleros ipso mihi mutuo dedit eu condi- tiene ut eos ei solvain bona Gde cum potero. Scripsi mea ipsius manu in ipsius œdibus anno 1559 die 15 Februario, »

Sebnstianus C.ss1·.x1.i0.

(Bibl. de Bale, Kirchen-Archiv, C. IV, 7.)

2. Autngr. Bibl, de Bale. G’, l, 23, 1’°. — Il faut remarquer Panulogic de cette comparaison de l’âme et du corps avec un passage de sa préface de la Bible qui tire de cette comparaison de si grandes et si hardies conséquences. (Voir ci-après notre chapitre sur la Bible.) —