Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/360

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I 342 SEBASTIEN CASTELLION· femmes du peuple, des artisans, des marchands, des ouvriers ont 1nal parlé de Calvin et prétendu, entre autres griefs ordi- naires, « que cela estoit fort cstrange de faire morir' en ceste cite gens pour la religion >s ‘. Il est même ai noter que Servet, soit d`instinct, soit su1· de bons avis, avait essayé de porter la discussion sur cette ques- ' tion de p1·incipe. D’abord tout plein d’arcleur pour ses theses théologiques, il` n’avait qu’un but : démontrer le bien fondé (lC SCS OPIIIIODSQ qtlitlll souci Z SlIlV1°O PGPÈO (IG vue ,5011 adversaire, surtout quand ce fut Calvin en personne, dans tous les dédales de la théorie des hypostases et dans les pro- fondeurs de la « distinction personnale et non pas réalo » (comme dit le greffier, ` qui dissimule mal son embarras a _ prendre des notes ’). Mais ce tournoi théoloei ue a eine terminé Servet 7 ¤ . t adressait à la Seigneurie (22 aout) une requête qU1 ne parait pas avoir passé inaperçue. Il << met en faict que c’est une no- velle invention ignorée des apostres ot de'l’Ég]ise ancienne de faire partie criminelle pour la doctrine de I’escripture ou pour question procédanto d`icello >>. Il développe des arguments tirés des Actes des apôtres et des edits de Constantin, et offre de prouver « par mille autres histoires et authorites des doc- teurs >>, que le simple bannissement a'toujours été la `seule punition admise par l'Eglise contre les hérétiques, « voire quand on seroyt un hérétique comme estoit Arrius >`>. · 4 Dans une SCC0l`l(I€ partie de sa lettre, pour mieux appuyer son argumentation, il supplie la Seigneurie de considérer « qu’il n`a point esté séditieux ni perturbateur, car les ques- ` tio11s que luy tracte sont difficiles et seulement dirigées ai 1. Reg. du Consistoire, 30 août 1558 (Interreg. d`un certain Jean Jaquemet, portier, qui allègue Yopinion d`un « conseiller de Bordeaux, lequel se scnndnlisait fort de la mort de Servet »). — Voir encore :— (Reg. du Pet. Conseil, 4 aout 1536) - « Sur _la détention, réponccs et confessions de Matti. Antoine détenir davoir mal parlé de Pexécuiion contre Michel Servet et de la translation de Castalion, - arreté qu`on lui fasse remonstrances et qu’il vuyde la ville attendu qu'il n`est qu`un fantastique, a peyne du fuet et mettrelcs genoux ii terre et crier mercy ii Dieu et il la justicen; (2l févr. 1559) Catherine Cop hannie pour avoir soutenir que « Servet estoit martir de Jésus ii; enfin (4 juin 1562). Benjamin, imprimeur, poursuivi p_0Ulî U CEPLZIIIIS PFOPOS l.Cl`ldZ1IlS III. IOUIIIIQC de SCFVCL E'. ITICSHIC il dlûl. qlll} lûûllly Servet estoit homme de bien et que MM, l'avoient faict'mourir ii Yappétit d'un homme. » ll prend les devants et se retire à Lyon avec Guillaume Gueroult, l‘ancien imprimeur de Servet : « un extrait des informations fait par M. le lieutenant sera envoyé ix Lyon 11//in de les faire punir là ». Q, « Pour ce que ce seroit. trop long d`ouyr ycy le discours et que seroit chose trop con- fuse. » interrogatoire du I" septembre, (Opp. Calc., VIII, 793,) `