Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/372

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354 SÉBASTIEN CASTELLION· ` lon tem s du moins ue nia conscience me le erinettra I que de provoquer des querelles et d`ofl`en.ser quelqu’un. » . Sa lettre signée, il y revient pour ajouter ce post-scriptum d’une candeur accablante 2 J’aurais voulu que la première partie de votre livre, au sujet du droit du glaive que les magistrats réclament pour la répression des hérétiques, parût non pas en votre nom mais au nom du sénat, qui pouvait bien défendre lui-même ce qu’il a fait. Je ne vois pas que vous puissiez obtenir aucune faveur auprès des hommes d’esprit rassis en entrepre- nant le premier de tous de défendre eœ professo cette thèse odieuse a presque tous, autant que je puis le reconnaître par les premiers juge- ments que je recueille *. Calvin lui répondit, ne lui dissimula pas le chagrin que lui causait cette divergence, s’appliqua d'ailleurs ale rassurer, mais il n`y parvint que demi; ca1·, dans sa réplique, quelques mois apres (7 avril 1554), Zerchintes revient et peu pres a son >oint de dé Jart et tout en wrotestant de son amitié et de son l > l respect inaltérables, répete que si même Servet a mérité le ' supplice, il est bien regrettable que sa mort, donnant lieu ai une si redoutable déclaration de principes, risque d’entraîner celle de beaucoup (l,l1OIllll]GS qu’on aurait pu épargner. Nous ne passerons pas en revue les lettres que recoit Calvin à la suite de celle-là. Même dans celles de ses meilleurs amis, de ses plus zélés disciples, on chercherait en vain une appro- bation franche et sans réserve. Sauf celle de Farel 2 qui pour Calvin lui—mème devait être de- peu de poids, on y trouve au contraire, a chaque instant, des doléances sur l’obstination de beaucoup de gens ai le 1>1amei~=. l. « Quod primus omnium ea: professu fere hoc argumentum tructandum susceperis, omnibus ferme invisum, quantum ex prmludio judieiorum elicio. » 2. S mars 1554. Il traite naturellement d’e(l`r0ntés, « plus quam ferrea: frontis homines n ceux qui ne `se rendront pas ai l’uvis de Calvin. (Opp. Calc., XV, 71.) 3. Voici quelques-uns de ces textes : u Mirum est quod uclhue sint qui fuctum illud, nempc mortem illius nhyssi et sentinre hœresium omnium, — iniprobent, etc. (Grataroli a Bullinger 26 févr. 1554; Opp. Cala., XV 45)..., -— perniciosum errorem, eumque niultis per- suusuui de hœretieis nou puniendisn, (Sulzer ai Bullinger, 96 févr. 1554; Opp. Cala., XV, 44). « Urges ut quid de Culvini sententia(quod uttinet ignem hœreticerum) sentinm, edicum tet tu interea pulchre sententinm tuum dissimulus ,... De Serveto quod tlnmmis est absumptus, nou improbo fuetum senatus Genevensis. Existimo auteur potuisse illud rectius et couvenieutius defendi titul0_blasphemf.z quam h.zz·eseas; et minus fuissent ottensi viri bout qui de hzcreticis eomburendis zliversum sentiunt et scripserunt; denique non fuisset furori et crudelitati papistarum ohjectu eceusio .... Quam solide tueatur suamseutentiam Culvinus tu melius