Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/393

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

OPINION DE LUTHER. 375 C’est un extrait lidelement reproduit de liécrit que Luther avait publié en allemand au commencement de 1523 sous ce titre : << Dc l’aut07·ilé sécu!/de-rc, jusqzdà quel point on lui doit obéissance' >>. ' Luther avait appris que dans quelques parties de l`Alle- magne les autorités civiles, prêtant main—forte au clergé, exigeaient qu’on livrat les livres défendus, c’est-ât—dire sa tra- duction du Nouveau Testament, sous peine d’encourir, non plus seulement les chatiments de l’Eglise mais ceux des lois. C`est ai cette occasion qu`il prit la plume, et, développant un sermon qu’il avait prêche it YVeimar, adressa au duc Jean de Saxe, sur sa demande, tout un traité de l’autorité civile e11 trois parties : la premiere démontre que l’autorité civile ' est d’institution divine; la seconde — celle qui est ici 1·e— produite — traite des limites de cette autorité; et la troisieme trace le tableau animé de ce que doit être le gouvernement d’un prince vraiment chrétien : il a pour base le respect de cette loi non écrite qui a sa source dans la « libre raison » 2 et que le prince doit lire au fond de sa conscience. Le réformateur, alors au début de sa carriere, dans la, liberté premiere de sa pensée et de sa conscience, abordait franchement et en quelque sorte naïvement la difficulté. Et · d’un bond, il atteignait a la vraie solution : il y a deux do- maines, disait—il, « le royaume de Dieu sous J ésus—Christ, le royaume de ce monde sous le magistrat >>, chacun d`eux a ses lois et ses auto1·ités qu’il ne faut pas confondre. Le royaume mondain a ses lois esquelles sont subjects les corps et les biens terriens des hommes mortels. Outre cela, il n’a aucun elroict ne puissance. Quant à Fame, le seigneur Dieu ne veut point qu’elle Soit liée par aucunes lois mondaines et ne le peut aussi soulfrir, luy qui seul . a droict et empire sur icelle. 1. Les plus anciennes éditions (citées dans le vol. XXII des œuvres completes de Luther, 1l`Erla¤gen, p. 59) sont : « Von xveltlicher oherkeyt, wie wcyt man yhr gchersnm schnldig sey Marti Luther, \\’ittemberg MDXXIII. » durch Nickel Schyrlenz ». \\'iLtembcrg (3 ·l/2 feuilles in-4. — Cinq autres editions de 1523 et une de ‘1ï,Q·i, toutes en allemand (titres '· identiques chez divers imprimeurs). Une des éditions porte ii la suite de la dédicace au prince Jean de Saxe, le sous-titre : wi ein Sermon von den \Vctlichcn Rccht nud Schwcrdt ». Comme le rappelle ee sous-titre, l`originc de ce petit livre avait ete un sermon preché à \\’eimar, 1529, que le duc Jean lui demanda xtiinprimcr et qu`il développa (Kostlin, .lIm·tin. Luther, 9** éd., l, p. (HS).

 Es ist am freier Vernunst über alles Biicher-ltecht gesprnngeu, so (ein dass cs Jeilermann

· billigcn mass und bei sich selbst im llcrzen geschriebcn llndet, dass es also rech!. soy.