Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/404

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386 SÉBASTIEN CASTELLION· \ ont quelque droit? Quelles loix (i7E§`llSG sont celles qu’il me raconte icy? qu’est-ce qu’un évesque qui ne sait faire autre C·l1OS€ SlI101l (lü ll€l`,~ g&1`I`Ol.t0I`, tOUI‘H`I(BI1tGI‘, jOiGI‘ Ztll fûll? >> ° Malheureusement ce passage que cite Bellie était de ceux ` qui avaient attiré l’attention de la Sorbonne, et dont Beda réclamait avec so11 opiniatreté passionnée l`6X])1’CSSG condam- nation. Quelque temps arretée par la diversion téméraire de Louis de Berquin, qui défendait Erasme en accusant Beda lui-même d’héresie, la sentence de la Sorbonne intervint enfin (le 47 déc. 4527) ‘. L’article 23 du jugement portait censure de cinq propositions de puma haareticomtm extraites des livres d’Érasme et qui, au dire de la Sorbonne, rep1·oduisaient l’erreur de Luther et des Vaudois F‘. Et, quelques mois apres, la Sorbonne donnait a sa doctrine . une sinistre consécration en faisant monter sur le bûcher « ii grande diligence de peur qu’il ne fût secouru du roi » à defaut d’Érasme, son traducteur, le noble et malheureux Louis de Berquin (47 avril 4529). Il semble que l’indignation eût dû, a ce moment décisif, jeter Érasnie d’un seul bond du coté de la tolerance absolue, dont il etait si pres. Mais tel n’était pas son tempérament. C/était le moment ou, effrayé du succes de la Réforme a Bale, il quittait cet asile pour en chercher un en terre catho- lique, ai Fribourg-en-Brisgau. Vers la même époque, on ne sait trop qui s’imag·ina de réunir divers passages de ses écrits et d’en faire, sous forme de lettre a la diete de Spire, un plaidoyer dont la conclusion était qu’il n’est en aucun cas permis de mettre a mort l’hérétique. - 1. Determinatio Faeultatis super quam plurimis assertionihus D. Erasmi Roterodami ‘2. Voici le texte de ces cinq propositions et de trois autres, subsidiaires : ` I. Servi qui volant ante tempus colligere zizanias sunt ii qui pseudapostolos et hazresia ohas gladiis et mortihus existimant e medio toilendos, cum paterfamilias nolit eos extingni, sed tolerax·i... quod si non resipiscant. serventur suo judici, cui dahunt pcenas aliquando (extrait des Commentaires (nI'Erasme) sur l'Ev. de St Mathieu, ch. xin). Il. Ego principes ad trueidandos hœretieos nec hortor nec dehortor : quid saeerdotalis sit ofücii demonstro (tiré de la Supp. err. Bedz). III. Qui; unquam audivit. orthodoxes episcopos concitasse reges ad trucidandos hœreticos qui nihil alind cssent quam hœretici? (ihidem). 1V.D0cet Augustinus ferendos liœreticos doncc citra gravem Ecclcsim concussionem pos- sint tolli, sed tolli Augustinns intelligit a communione separari (ihidem). V. Per Evnngelium vitari jubentur hzeretici, non exuri (îbidem), VI. An leges Ecclesiaz sunt queinpiam ultricibus trndere flammis? (ibidem). VII. Veterihns episeopis ultima pœna erat anatliema (ihidem). VIII. Quœruntur articuli partim Ialsi, partim depravati (ihidem). ,