Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/422

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404 SEBASTIEN cASTELLIoN. · Parquoy, ô Princes et lllagistrats, si vous voulez avoir paix et tranquil- ` lité, n’obtemperez point à. ceux qui vous incitent à persecution : car 1ls sont sèditieux, combien qu’i|s accusent les autres de séditions (comme les Juifz aceusoient Christ, Iesquelz mesmes mouvoient la sedition). Que si vous ne vous gardez d’eux, croyez moy, qu’i|s effaceront et raseront pour jamais voz Royaumes, Republiques, citez, âmes et corps, et vous reduiront en une telle ruine et infélicité, que les Scribes et Pharisiens redigèrent la gent judaïque par leurs persecutions et sanglans conseilz l. _ Qui était ce Georges Kleinherg? Les contemporains n’ont pas déchilfré l’énigme. « Dans tous les cas, c’est un "homme sans instruction ’ >>, dit Théodore de Bèze, qui a reconnu même a travers la traduction latine les allures d’un esprit libre, ardent et inculte. La suite de ce récit nous amènera plus loin 3 a présenter une hypothèse ai ce sujet et à indiquer le nom, suivant nous probable, de l’auteur ou de l’inspi- rateur de ces pages vehémentes. VIII · _ ÉPILOGUE PAR BASILE MONIFORT « RÉFUTATION DES RAISONS QU’ON A COUTUME I>`AMI;NI;I1 POUR MAINTENIH ET DÉFENDRE LA PERSÉCUTION » I Le dernier pseudonyme du livre en est aussi le plus trans- parent. Basile est un équivalent très plausible de Sébastien, et Montfort ‘ éveille une idée toute voisine de celle de cas- tellztm ou de Chatillon. J Deux traits <l`ailleurs feraient reconnaître notre auteur 2 d’abord le ton de modération qui lui est propre et qui se trahit comme dans la plupart de ses écrits, dès les premières lignes, par une sorte de pressant appel aux sentiments chré- tiens de ses adversaires ”, ensuite ses procédés dialectiques 1. Ea. rr., p. 101. n 2. « Insigniter indoctum, » Lettre il Bnllinger, nonis Mali 1554. Opp. Calv., XV, 135. 3. A la fîn de notre chapitre xvxn. 4. ll n‘y a, pensons-nous, aucun rapport à établir entre ce prétendu Basile Montfort et le jeune comte francais Pierre de Montfort qui éturliait à cette époque il Bale et à Zurich (1552-1553), et dont parle la correspondance de Basile Amerbach avec son père. 5. « Je les prie qu’ils reçoivent ce mien labeur bênigncment, comme vrays chrestiens doi-