Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/64

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l 46 suimsriuiv easretmou. pour atténuer les torts de Servet par la comparaison avec d’autres. Mais non. A mesure que nousiconuaîtrons mieux. Castellion, nous verrons qu’it parlait, la comme toujours, avec cette sincérité toute simple et toute droite dont il n’a jamais su se départir. Il suffirait, d’ailleurs, pour s’en convaincre, de remar—_ . quer ce qu'a d’étrange le rapprochement des trois noms de ` notoriété inégale qui viennent se placer sous sa plume. Que Rabelais eût at Geneve et à Bale le renom de prince des moqueurs et de grand maître des « libertins », rien de plus naturel. Que Dolet mort ait continué d`ètre cite, sur la foi de sa réputation trop confirmée par sa fin tragique, comme une sorte de Pomponace francais et que, faute d’en pou- — . voir juger, l’opinion ait été longtemps dupe de l’odieuse ` puérilité qui avait permis de l’incriminer d’atl1éisme pour la traduction parfaitement innocente d’un passage de l’Axi0chus, c’est encore un fait facile à établir, sinon a_ justifier. _ Mais pourquoi cette mention de_Villanovanus? Il s’agit, il ne peut s’_agir que du maître de Dolet auquel nous avons déjà. fait allusion, Simon de Villeneuve, le professeur de l’Uni— _ versité de Padoue, celui-la même dont on avait tant parlé dans les cercles lyonnais ou nous avons suivi Castalion. De ce Simon Villanovanus, le nom seul a survécu, et grace sur- · tout a Dolet, son fervent disciple. Par l’épitaphe ou pa1· les odes vraiment émues que Dolet lui a consacrées, parle rôle qn’il lui don11e dans son Dialogue contre Émsme ou il en ` fait l’interlocuteur de Thomas Morus; par quelques mots aussi de Pierre Bunel, de Macrin et de Voulté, nous savons qu’il avait été pendant quelques années un de ces maîtres ' comme la Renaissance en produisit en Italie, qui, entourés d_’une jeunesse non pas studieuse seulement, mais ivre . d’étude, lui versaient a plein cœur l`adoration pour l`antiquité classique et indirectement le dédain de tout le reste. Il avait succédé à Longueil mort a trente-deux ans (IS22), et il était fmort lui-même a trente—cinq ans (1530), n’ayant, comme V son maître, laissé aucun écrit. Il est donc étrange que,'si p longtemps apres, son nom soit cité, en que]q_ue sorte prover-