Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/65

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PREMIÈRES .·\NNli}l·]S DE JEUNESSE. LYON. · 47 bialcment par Castellion comme par Calvin ‘, entre ceux (le Rabelais, de Dolet, de Dospériers ’. COLÉG HlCDl.iOIl HC pûtlt S’GXl)iiql]Gl‘ qLlC ()«'1l' les SOll\'OIlil‘S tit) Lyon, par le bruit qu’on y avait fait et tpravait fait Dolet lui- mènie de Villanovauus comme de son grand inspirateur. Chose curieuse, c’est Yopprohre du disciple qui rejaillit sur le maître, car celui—ci n’est guere connu que par celui-la. N’cst—ce pas la un frappant exemple du peu qu’il faut it l’opi- · IliOIl, UDC (ltl,CllG est fO1`l.Clll0Ilt PPÉVCIIUO, l)OLll’jllg0l’ SEUÈIS PYCUVG, `[lOtll` pI‘OI10llC®1` SXUIS appel Ci. POUP COI1(lCtlDll0l` SCUIS pitié? Et quel excès cl’aversion faut—il que ce malheureux Dolet ait soulevé autour de lui pour que, de conliauce et SEtI1S Etl1Ct1l1 (lOtJtltI1el'1t, tl0S esprits lil)1‘0S, jOtll`l0S et gÉ111Ãl‘OtlX comme l’était Castellion, iraient pas pu s’en1pèehe1· de faire cle son maître, uniquement parce qu’il fut son maitre, une sorte de personnitication légenrlaire de l’atheisme inotlernel 1. Castellion ne fait <l`ailleurs que répéter Calvin sur Villauovanus. (\’oi1· la note ci-apres.) ` Ni l‘un ni l`autre n`ont pu le connaître que par oui-dire. 2. Voir sur Bonav. Despériers le beau travail de M. Adolphe Chennevières, liomwcnturc Despé2·ic2·.s, sa vie, ses poèmes, Paris, ISSO, in-S; et l`étude de M. Felix Frank en_tète du Yédition du Cymbalum publie chez Lemerre (1873). La société que fréqucntait Castellion était certainement aussi sévère pour Bonaventure que pour Dolet. N'est-ce pas Etienne Pasquier qui, parlant du Cymbalum, écrivait longtemps apres a son ami Tabouret: a Cest un lucianiamc qui mérite d'estre jeté au feu avec l‘auteur, s’il estoit vivant »? _ Ce que pensaient d'ail1eurs de ce groupe extrême d'indépen<lants et d`é1nancipés soit les catholiques, soit les protestants de teute nuance, Calvin l'a très bien exprimé dans une phrase de son traite de Scandalis : tt ilgrippant, lïllaztoaanznn, Dolelam et similes vulgn Ilüttllll Oàl. iüllqtlîllïl Cy(ll0])llS qtl0S])l€1\TI, EViLIig()lll\l\\ Sûmpûï i`l\Sl.\l0S0 SpI'•]ViSS9. 'l`|.iI1(1€lï\ En prolapsi sunt aineutîze et furoris ut non nnulo in ûlium Dei execrahiles blasphemias evnmc- rent sed quantum ad anima: vitam'attinct, nihil u eanibus ac porcis putarent se <li|l`erre. Alii, ut Rabelaysua, Dcsperius et Gouemms (I), gustnto Evangelie, eadem czncitatc sant pereussi. Car istud nisi quia sacrum illud vitae interna: pignus saerilega ludemli aut ridendi auxlacin ante profanarant? » (Dc Scandalis, eau. de 1550, Geneve, Crespin, in-/i", p. 54-55.) I