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Page:Ferland - Entre deux rives, 1920.djvu/125

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ENTRE DEUX RIVES

raine s’achève… Toutefois le souvenir de cette correspondance, des propos échangés ne devra pas périr en moi, et la petite Canadienne de Québec vous envoie, avec son adieu et ses souhaits de bonheur, la noble devise de sa province, qui est celle de son cœur :

« Je me souviens !… »




Mars 1919.


Raymond à Louise


Votre lettre, la dernière hélas ! qui doit me venir de vous, m’est justement remise.

Je suis en garnison à Bruxelles maintenant. Mon cantonnement est à dix minutes de « chez-nous » et je peux donc passer chaque nuit dans un lit que petite sœur a le soin de bien border, et goûter encore à la « popote » maternelle… Enfin, d’ici quatre mois j’aurai repris le chapeau et la canne… comme tout le monde !… Depuis mon retour j’emploie toutes mes heures de liberté à la remise en état de mon usine. Les affaires reprennent peu à peu leur cours d’autrefois, mais le coût de la vie est fort élevé… Oh ! pauvre petit peuple de Belgique, on