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FABLE CX.

LE CHIEN BARBET ET SON PETIT.


À son fils, encore dans l’enfance,
Un fidèle barbet disoit : Je ne veux pas
Te voir sauter, jouer sans cesse avec les chats ;
La jeunesse souvent se perd par imprudence.
— Mais ces petits minets sont gais, doux et jolis,
Et je suis bien certain qu’ils sont de mes amis,
— Non, mon cher, cela ne peut être ;
Le chat est un ingrat, un traître ;
Et tu sauras, en grandissant,
Qu’on doit craindre toujours et sa griffe et sa dent.
Pour sauver les dangers de ton erreur extrême,
Avec cet animal il faut rompre à l’instant ;
Qui se lie avec un méchant,
Tôt ou tard le sera lui-même.
Tout bon père à ses fils devroit en dire autant.



FABLE CXI.

LE FINANCIER ET LE MENDIANT.


Quoi ! verrai-je toujours un chien à ton côté ?
Nourrir cet animal, quelle nécessité ?
Manquant pour toi de pain, c’est une extravagance ;
Disoit un financier à certain mendiant.
Si j’avois quelque droit dans un gouvernement,
De partager ainsi leur subsistance