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FABLE CXXIX.

LES DEUX TOURTEREAUX.


Quel bruit, quels cris dans ce bocage !
Disoient deux constans tourtereaux
Posés sur le même feuillage.
Vois-tu, mon cher, tous ces oiseaux
Se battre, se plumer, presque s’arracher l’aile ;
Et c’est toujours sur la pauvre femelle
Que les méchans portent les plus grands coups.
Ne la plains pas, car elle est infidelle,
Repart le tourtereau ; je ne suis point jaloux,
Bien chéri de ma tourterelle.
Si ces oiseaux s’aimoient ainsi que nous,
Ils seroient tous heureux, et vivroient sans querelle :
Mais, hélas ! aujourd’hui, la femme ou bien l’époux,
Dit, voyant notre amour : Ô l’ennuyeux modèle !



FABLE CXXX.

LE SACRIFICE INUTILE.


Un Grec intempérant faisoit un sacrifice
Au temple d’Esculape ; immolant sa génisse,
Il demande à ce dieu de longs jours, la santé,
Le vrai dévot se fût rendu justice,
En invoquant d’abord l’utile qualité
De la sobriété.
C’est aux désirs bien purs que le ciel est propice ;