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FABLE CL.

LE PHILOSOPHE ET L’HOMME DU MONDE.


Vous avez l’air triste et chagrin
Disoit Lindor à son voisin :
Vous gagnez un procès avec grand avantage,
Votre fils se distingue au printemps de son âge.
Quelle est la cause enfin de votre ennui ?
— Ce que je regrette aujourd’hui.
Dans le monde à présent ne se retrouve guère.
— Parlez vous de la mort de Cliton, pauvre hère.
Cet être obscur qui n’intéressoit rien ?
— Rien !… Quoi ? cet homme étoit bon époux, tendre père,
Religieux, excellent citoyen,
Fidèle ami, doux et sincère,
Souffrant sans murmurer une injuste misère,
Il intéressoit tout, c’étoit l’homme de bien.



FABLE CLI.

LA CORNEILLE ET LA MÉSANGE.


Une mésange surannée,
Sentoit sa fin prochaine, avoit peur de la mort,
Trouvoit sa course très bornée,
De la corneille enfin elle envioit le sort.
Celle-ci, sa voisine, ainsi que son aînée,
Lui dit : hélas ! vous avez tort,
Consolez vous, ma bonne amie.