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Demeurent depuis peu de tendres tourtereaux ;
Ce sont de bons voisins, mais de tristes oiseaux :
La tourterelle
Est douce et belle ;
Mais, entre nous, il n’est rien de si sot :
Elle reste avec moi toute l’après-dînée,
Sans desserrer le bec, sans me dire un seul mot ;
Je crois que sans parler elle passe l’année :
Avez-vous connu de vos jours
Plus insupportable femelle ?…
Oh ! oui, repartit l’hirondelle,
C’est celle qui parle toujours.



FABLE VIII.

LES SOURIS ET LE VIEUX CHIEN.


Deux souris qui trottoient dans un appartement,
Regardoient un vieux chien couché bien mollement
Sur le duvet d’une élégante chaise,
D’un air jaloux, en le considérant,
Elles disoient tout haut : Comme il dort à son aise !
Combien cet animal est plus heureux que nous !
Il se défend des chats, des voleurs et des loups,
Et si nous évitions les piéges qu’on nous dresse,
Malgré nos ruses, notre adresse,
De la griffe du chat nous sentirions les coups.
Comment ! tandis qu’on nous livre la guerre
Pour de méchantes noix ou quelque peu de lard
Que nous aurons écornés par hasard,
Ce chien vieux et pelé fait la plus grande chère,