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STANCES.


Glycère a trahi ses sermens ;
Jeunes filles de ce village,
N’enviez plus ses traits charmans ;
Glycère est belle, mais volage.

Oiseaux, ne soyez point jaloux
De la voix de cette infidèle ;
Elle sait mieux chanter que vous,
Mais vous savez mieux aimer qu’elle.

Fleurs, qui deviez orner son sein,
Je vous cultivois pour lui plaire ;
Vous ne parerez plus Glycère,
N’embellissez que mon jardin.

Mes fruits qui faisoient ses délices,
Palémon les partagera :
L’amour en avoit les prémices,
L’amitié seule les aura.

Pour être aimé de cette belle,
Vénus je t’offris un agneau :
De mon cœur bannis l’infidèle,
Je te consacre mon troupeau.