Page:Ferrandière - Œuvres, 1816.pdf/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(6)

BOUQUET

DE MA FILLE À SON PÈRE.


Je viens vous demander un service important,
Ne me refusez pas, le jour de votre fête :
Daignez, mon cher papa, m’écouter un moment,
Avant que de ces fleurs je pare votre tête.

Un jeune cœur, un jeune agneau,
Voilà tous mes biens dans le monde.
Pour celui-ci, dans le hameau,
Soir et matin je fais la ronde ;
Car cet agneau fait mon bonheur,
Et je crains le loup ravisseur.
Mais on m’a dit qu’une bergère,
Dont le cœur est tendre et sincère,
Doit moins redouter le danger
Du loup cruel que du berger :
Comment donc me tirer d’affaire ?
Papa, venez à mon secours :
Je veux bien aller tous les jours
Garder l’agneau dans le bocage ;
Mais prenez le cœur pour toujours :
Garder les deux, c’est trop d’ouvrage.