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CHANSON


Air : Au fond d’un bois solitaire ;
Ou : Que ne suis-je la fougère ?


Je voulois faire un mystère
À Daphnis de mon amour ;
J’avois juré de me taire
S’il me trouvoit seule un jour.
Il découvrit ma retraite,
De sa flamme il m’assura ;
Hélas ! je restai muette,
Mais mon cœur en soupira.

Quoi ! dit-il, de ma constance
L’indifférence est le prix !
Par une éternelle absence
J’éviterai tes mépris.
Pour mieux cacher ma tendresse,
Que son chagrin redoubla,
Je baissois les yeux sans cesse ;
Mais une larme en coula.

Ah ! tu n’es pas insensible,
Dit Daphnis avec transport !
Te quitter n’est plus possible ;
Sois l’arbitre de mon sort.
Moi, je n’osois trop lui dire
Que son aveu me charmoit ;
Il m’échappe un doux sourire
Qui révèle mon secret.