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Sur ces rameaux volez en liberté,
Becquetez-vous sans vous contraindre,
Loin des chasseurs, en sûreté :
Bien plus heureux que moi, vous n’avez rien à craindre.
Vous êtes par mes soins à l’abri de leurs coups ;
Mais ceux des méchans, des jaloux
Partout, hélas ! peuvent m’atteindre.


ROMANCE.


AIR : Que ne suis-je la fougère ?


Si l’humeur dure et sauvage
Vient troubler votre repos ;
Si redoutez l’esclavage
Comme le premier des maux,
Servez jeune et tendre amie,
Votre humeur s’adoucira,
Votre liberté ravie
Le vrai bien vous semblera.

Sans l’aimable et douce ivresse,
On n’aura que vains désirs :
Qui connoîtra la tendresse,
N’aura plus que vrais plaisirs.
Trouverez dans votre amie
Tous les jours nouvel appas ;
Grâce, esprit, tout se varie,

Quand le cœur ne change pas.
D’amour ignorant les charmes,
N’avois que peine et tourment ;
Je ne verse plus de larmes
Que de plaisir seulement.