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ÉPIGRAMME.


Le beau Cléon nous disoit aujourd’hui :
Matin et soir je fais la même chose
Et n’ai jamais connu l’ennui.
De ce bonheur nous savons bien la cause,
C’est qu’il parle toujours de lui.


STANCES IRRÉGULIÈRES.


Je ne vois plus de fleurs, je n’entends plus d’oiseaux,
Je n’ai plus sous les yeux qu’une sombre masure :
Non loin de moi croît la verdure
Qui couvre d’antiques tombeaux.

De la naïve pastourelle
Ne reverrai-je plus les innocens plaisirs ?
N’entendrai-je plus les soupirs
De la touchante tourterelle ?

Au pied d’un chêne ou d’un ormeau,
Ombrage offert par la nature,
N’irai-je plus rêver près de ce clair ruisseau,
Qui berçoit mes ennuis par son charmant murmure ?

Quoi ! je ne pourrois plus jouir chaque matin
De la fraîcheur et des parfums de Flore,
Ni rendre hommage à la brillante aurore,
Qui si long-temps féconda mon jardin ?

Ah ! que ne puis-je encor chez ces pauvres pasteurs
Répandre les bienfaits de Cérès, de Pomone,