Page:Ferrandière - Œuvres, 1816.pdf/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(44)

Et c’est à Dieu seul que peut plaire
L’expression de mon amour.
Daigne, daigne agréer mes ardentes prières !
Ah ! reconnois ma foi dans ma simplicité !
J’adore tes décrets, j’adore tes mystères ;
J’en respectai toujours la sainte obscurité.
Préserve-moi, grand Dieu ! des monstres sanguinaires
Qui, chérissent le crime, abjurent la raison !
Garantis-moi des langues téméraires
Qui de l’erreur distillent le poison !
Bientôt mon âme, hélas ! quittera sa demeure.
L’heure sonne… et peut-être est-ce ma dernière heure !…
Je tremble… je frémis au mot d’éternité…
Toi qui seras mon juge, ah ! n’es-tu pas mon père !…
Oppose ta clémence à ma fragilité.
Je t’aime et je te crains, je gémis et j’espère.


LE BON CHOIX DU RAT.


Lautre matin en me levant,
Je vois sur le parquet voler au gré du vent
Nombre de feuilles imprimées
Et la plupart très-écornées.
Qu’est-ce que ces papiers ? des fables, dit Marton.
Ciel ! un rat m’aura pris ma bonne édition
De mon bien aimé la Fontaine.
Et vite un piège, un chat en faction,
Que bientôt le gourmand subisse juste peine.
Quelle engeance bon dieu ! que l’engeance des rats
Je me baisse pour voir les débris du repas,
Disant, le maudit rat ne fera plus des siennes.