Page:Ferrandière - Œuvres, 1816.pdf/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(52)

STANCES.


Souvenir de la tendresse,
Jamais ne viens me troubler,
L’amitié dans ma vieillesse
Ne peut plus me consoler.
Doux sentiment, je t’abjure ;
Pour moi tu n’es qu’une erreur ;
Tout aime dans la nature,
Et tout a trompé mon cœur.

Sitôt que de la fauvette
J’entends les tendres accens ;
Sitôt que la violette
Revient émailler nos champs,
Je dis, mais non sans murmure :
Spectacle trop enchanteur !
Tout renaît dans la nature,
Et tout s’éteint dans mon cœur.

Quand je vois dans les campagnes
Bondir les jeunes agneaux,
Les bergers et leurs compagnes
Danser au son des pipeaux,
Je dis : Charmante verdure,
Tu ranimes leur bonheur :
Tout est gai dans la nature,
Tout est triste dans mon cœur.

Si les vents et le tonnerre
Grondent à la fin du jour,
Les amans vers leur chaumière