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Il faudra rire avec Molière.
Il trouvera chez moi, comme chez mon époux,
Humanité, tendre cœur, bonhomie ;
Les serpens de la haine et de la calomnie
Jamais n’ont siflé près de nous.
Sa liberté restera toute entière.
Si de Cérès il veut admirer les trésors,
Des habitans de l’air entendre les accords,
Il n’a qu’à parcourir bois, guérets, ou fougère.
Mais quand Phébus pour nous finira sa carrière,
Notre aimable hôte alors voudra bien nous revoir :
Douce société, mais surtout vers le soir,
Pour le bonheur est chose nécessaire :
Oh ! qui jase amicalement
Sur le déclin de la journée,
Dormira, rêvera gaîment,
Et sans humeur verra la matinée.
Enfin, si je veux quelquefois
De nouveau remonter ma lyre,
Je ne chanterai point les bergers et les bois,
Ni des passions le délire ;
De l’amitié, des arts je vanterai l’empire ;
Seuls ils ranimeront les accens de ma voix.


RÉFLEXION.


Malgré la constance du sort
À prolonger les douleurs que j’endure
Je l’avoûrai, je redoute la mort.
Le sentiment, bienfait de la nature,
Me console de tous mes maux.