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Les rossignols et les fauvettes
Ne disent que des chansonnettes,
Où l’on ne comprend rien, d’ailleurs pas un seul mot ;
Et la dolente tourterelle…
Il commencoit ainsi sa longue kirielle :
Tout oiseau peu parleur n’alloit être qu’un sot ;
Mais une savante hirondelle
Lui rabattit le caquet tout à coup :
Croyez-moi, mon ami, j’ai parcouru le monde ;
Presque partout, sur la machine ronde,
Qui pense peu, parle beaucoup.



FABLE XLIX.

LES DEUX CAMPAGNARDS.


Se promenant toute la matinée,
Un gentilhomme de bon sens
Visitoit certain jour, en faisant sa tournée,
Un égoïste en cheveux blancs,
Qui comme lui vivoit aux champs.
Pourquoi, lui disoit-il, ne pas cacher la vue
De ces sombres rochers, de ce triste côteau ?
Pourquoi ne pas replanter l’avenue
Qui décoroit votre château ?
Votre habitation devient agreste, nue ;
L’onde fuit ce canal, car sa digue est rompue ;
La vigne sans culture, est aussi sans produit ;
Vos parterres sans fleurs et vos vergers sans fruit
Attristeroient la plus belle demeure ;
Puis tel côté de votre bâtiment
Est menaçant.