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Hypocrites et vils flatteurs,
Trop souvent d’illustres voleurs.
Ces ours, ces tristes ours, êtres atrabilaires,
Qu’on nommoit autrefois la source des lumières,
N’étoient que faux savans, bien vains, bien orgueilleux,
Méprisant tous les hommes et les dieux ;
Et ce singe, dont l’art se borne à contrefaire
Des gens l’adroite ou la sotte manière,
Que vous traitez comme frère aujourd’hui,
Étoit un satirique, ou bien un plagiaire,
Ne vivant qu’aux dépens d’autrui.
Quant à cette espèce féconde
Qui la plume à la main dévasteroit le monde,
À la mort je la change en corbeaux et vautours ;
Car je n’en puis faire autre chose,
Malgré l’énormité de la métamorphose,
Villages et cités en regorgent toujours :
Des chicaneurs ces oiseaux sont l’élite,
Et de cette engeance maudite,
Qui partout causeroit et le trouble et l’effroi,
Pluton ne veut pas plus que moi.
Je prétends qu’à votre pensée
Biens et plaisirs, félicité passée,
Se retrace à tous les instans :
Regrets plus que remords tourmentent les méchans :
Loin d’ici l’honnête homme, il est pour l’Élysée,
Et le maître des dieux le protégé en tout temps.