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FATIME.

Esclave, moi ?…

COUPLETS.
I
––––––Esclave, soit ! je suis esclave,
––––––De par la conquête et ses droits !
––––––Mais une esclave qui vous brave
––––––En dépit de tous vos exploits !
––––––Voyez donc, mes yeux sont sans larmes,
––––––Et j’ai conservé ma gaîté !
––––––L’esclave qui garde ses armes
––––––Est bien près de la liberté ! .
––––––Esclave !… Allons, vous voulez rire !
––––––Avec ce sourire et ces yeux !…
––––––Permettez-moi de vous le dire,
––––––Les esclaves, c’est les messieurs !
II
––––––Parce qu’ils ont de hauts panaches,
––––––Parce qu’ils sont grands et vilains,
––––––Avec leur barbe et leurs moustaches
––––––Ces gaillards-là font les malins !…
––––––Ces guerriers, tes compatriotes,
––––––Quand ils viendraient par pelotons,
––––––Il suffirait de ces menottes
––––––Pour les jeter à ces petons !
––––––Esclave, moi !… Je vous admire !
––––––Avec ce sourire et ces yeux,
––––––Allons, papa !… vous voulez rire,
––––––Les esclaves, c’est les messieurs !
ACHMED.

Elle est gentille… celle-ci !

OTTOKAR.

Je crois bien qu’elle est gentille !

FATIME, à Ottokar.

Qu’est-ce donc que ce petit bonhomme-là ?

OTTOKAR.

C’est mon fils.