LA MORT
ET L’IMMORTALITÉ.
« Un temps viendra, a dit Lichtenherg, où La foi religieuse du
rationalisme ne sera pas moins appose superstition que la foi ecclésiastique un temps où le cierge d’église et le crépuscule rationaliste seront remplacés par la lumière de la nature et par la raison
de l’humanité. Les deux dogmes de l’existence de Dieu et de l’immortalité de l’âme, dit-on, sont nécessaires pour tant de personnes
qui deviendraient très malheureuses, si ces deux colonnes étaient
ébranlées. »
« Soit. Mais avec ce critérium de leur inviolabilité nous en aurons bientôt de nouveau toute une colonnade. »
« Il ne faut pas déranger, dit-on, la paix intérieure des âmes. »
« Fort bien. Mais expliquez-moi, s’il vous plaît, où commence-t-il ce dérangement ? et quel est le symptôme de son commencement ? En un mot, nous rencontrons ici toutes les difficultés qui s’opposent ordinairement à celui qui s’arrête à moitié du chemin. »
« L’âme continue à exister après la mort du corps, voilà un mot qui assurément a été un article de foi avant d’être devenu un objet