Page:Feuerbach - Qu'est-ce que la religion ?,1850.pdf/515

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la doctrine moderne de Timmortalité personnelle sans aocon mélange, esth résurrection des corps. Cet article de la foi da moyenâge dit que l’individa considéré comme individu est immortel ; Q n’y a assurément rien de plus individuel pour moi que ma tête, mon bras, ma jambe. Dans la Nature l’ombre vient après Tobjet, mais dans T Histoire elle précède ; cette croyance de la résurrection du corps était le symbole, l’image, Tombre pour ainsi dire projetée par la croyance de Timmortalité individuelle, croyance qui ne pouvait venir que quelques siècles plus tard, mais qui ne manquait point d’arriver sur le théâtre du genre humain. Voyez, quand la signification intérieure de la croyance résurrectionnelle s’était manifestée au grand jour de l’humanité, on ne croyait plus à ce symbole, à cette image, à cette ombre : on commençait, en revanche, à croire à son objet, à l’immortalité individuelle. C’est là un exemple de la méthode dont l’histoire, c’est-à-dire le développement organique du genre humain, se sert pour résoudre les énigmes bumani^ taires ; et soyez persuadés, l’histoire saura résoudre toutes les énigmes et tous les problèmes sans en omettre un seul. Fiez— vous à elle qui a le pouvoir de dévoiler et de révéler tout mystère.

Nous trouvons encore un appui pour cette interprétation dans les livres sacrés de l’antique nation de Zend ; eux aussi prêchent déjà le dogme de la résurrection corporelle[1]. Or, le christianisme a une parenté intime avec le parsisme, l’un et l’autre ont pour base les mêmes axiomes et principes moraux. Toute cette magnifique et vafllante religion des anciens Parses n’était qu’un immense sym

  1. Les mages, il est vrai, firent dévorer la chair des cadavres Iiiimains par les chiens sacrés, les chacals et les vautour », et ils enterraient les squelettes. Plus tard, pour se défaire de l’influence de la théocratie magicienne, les Perses commençiient à brûler les cadavres ; les sept philosophes païens d’Athènes, que l’empereur Justioien chassa, rencontrèrent loutefoii, i ce qu’il parait, eu Perse l’ancien usage. — Pythagore, dit Jambiique, ordonna Tenter rement, le roi Numa aussi ; Démocrite %eut qu’on enduise le cadavre d’une couche de cire avant de l’enterrer, ce qui se rapporte évidemment, comme l’embaumement des Égyptiens, à la résurrection individuelle de la Chair. En générai, la logique et rhistoire enseignent que chez les adorateurs des astres et de la flamme les morts ne sont pas brûles, et qu’ils sont ou brûlés ou embaumes chez les fétichistes. Les premiers chrétiens avaient une aversion extraordinaire pour l’usage de brûler ; et cela eo suite du dogme de la résurrection ; Xertull., De Anima 41 » et de Rumr. U ( —^ traducteur,)