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VI
NOTICE SUR LA VIE DE L. J. FEUGÈRE.

à Villeneuve sur Vanne (Yonne), d’une famille de bonne et ancienne bourgeoisie. Son grand-père était président au tribunal de Mantes, et lui-même aimait à rappeler qu’un capitaine Feugère figure, dans les mémoires du temps, parmi les compagnons de Henri IV. Son père avait été armateur ; mais les guerres maritimes qui suivirent la rupture de la paix d’Amiens, en ruinant son commerce, l’avaient réduit à se contenter d’une place modeste dans l’enregistrement. Une maladie cruelle vint se joindre à ces revers de fortune. Telles furent les épreuves qui accueillirent le jeune homme à son entrée dans la vie. Il en conserva un certain fond de mélancolie tempéré par sa bienveillance naturelle, et la ferme conviction qu’il ne devait compter, pour son avenir, que sur lui-même et sur son travail. Son oncle, M. Drevet, lui fit obtenir une bourse au collège Henri IV, où il était censeur, et qui devint dès lors comme la patrie du jeune Feugère. Élève, il y parcourut avec succès la série des études classiques ; professeur, il s’y éleva, du rang modeste de maître d’études, à la chaire de rhétorique, en passant par les classes intermédiaires, sans jamais se croire au-dessus des plus humbles fonctions de l’enseignement, ni paraître au-dessous des plus éminentes. Dans la seule année 1829, il obtint successivement les grades de licencié, d’agrégé