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XII
NOTICE SUR LA VIE DE L. J. FEUGÈRE.

tremper par ces exemples, pour rester fidèles à notre passé et aux devoirs qu’il nous impose. Au moins que ces nobles physionomies demeurent parmi nous entourées d’un culte qui en perpétue le souvenir ! »

Si M. Feugère, au milieu de l’enseignement de la rhétorique, auquel il se livrait avec succès et distinction, avait senti le besoin d’élargir le cercle un peu restreint des études purement universitaires, il retenait des devoirs et des habitudes de sa profession la sévérité du goût et de la morale, le respect des anciens, le culte des modèles en tout genre. Loin que ses excursions à travers le seizième siècle lui fissent perdre de vue l’ère classique de notre littérature, c’est à cette dernière époque qu’il revint demander les modèles de la poésie et de l’éloquence, dans le but de les proposer à l’imitation des jeunes gens, et chez lui, ces deux courants d’études, loin de se contrarier, furent complétés et fécondés l’un par l’autre. Il se souvint que Henri Estienne n’avait pas dédaigné de travailler pour la jeunesse, et d’appliquer son goût et son érudition à la composition d’une compilation restée classique. C’est en 1851 qu’il commença la publication de ses trois recueils de Morceaux choisis pour les classes supérieures, de grammaire et élémentaires, dont le principal, adopté pour l’enseignement des lycées par