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LE MARÉCHAL DE MONTLUC

« D’Aubigné, calviniste opiniâtre ; Montluc, catholique cruel, nous peignent les deux camps opposés. »
(M. Sainte-Beuve, article sur Étienne Pasquier.)


Déjà, en traitant de d’Aubigné, nous avons abordé cette race d’écrivains guerriers que chez nous le seizième siècle peut, à l’égal de l’antiquité, se vanter d’avoir produits. Notre but étant, dans cette partie de notre histoire littéraire, de chercher des types et d’étudier en eux l’époque entière qu’ils personnifient, considérons maintenant Montluc. Loin de nous d’ailleurs la pensée, quand nous mettons en saillie leurs traits caractéristiques, de vouloir ériger de tels hommes en modèles. Loin de nous aussi de chercher dans ces esquisses sincères des arguments ou des parallèles au détriment ou au profit des opinions qui ont partagé nos pères et qui nous partagent encore. Déprimer ou exalter le passé, le regretter ou le maudire, est chose également superflue. Le peindre avec impartialité pour