Page:Feydeau - Amour et piano.pdf/19

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Lucile.

Moi, pas du tout ! Mais qu’importe, on fait connaissance.

Édouard.

C’est vrai, l’on… l’on… (À part.) Cela ira tout seul…

Lucile.

On dit que vous êtes très à la mode.

Édouard, avec une moue.

J’ai un assez bon tailleur.

Lucile.

Mais non, je veux dire que vous êtes très lancé.

Édouard.

Ah ! parfaitement.

Lucile.

Vous avez sans doute passé par le Conservatoire ?

Édouard.

Le Conservatoire ?… Ah ! oui, Faubourg Poissonnière ! parfaitement… J’ai passé devant ! (À part.) Pourquoi me parle-t-elle du Conservatoire ?

Lucile.

Ne m’a-t-on pas dit que vous aviez eu un premier prix.

Édouard.

Hein ?… Oh ! il y a si longtemps ; j’avais neuf ans et puis c’était un prix d’orthographe ! Cela ne vaut vraiment pas la peine d’en parler. (À part.) Quelle drôle de conversation !

Lucile, à part.

Il est un peu original.

Édouard, brusquement se levant.

Mademoiselle ! je m’appelle Édouard Lorillot. Je suis âgé de vingt-cinq ans.