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Finette.

Vous êtes un père pour moi.

Saboulot.

Un père, oui. (À part.) Elle a l’art de vous dire des choses désagréables.

Finette, brusquement.

Eh ! bien voyons ! Une fois mariés, qu’est-ce que nous ferons ? Moi, vous savez, j’aime m’amuser, je suis si légère !

Saboulot.

Ah !

Finette, très légèrement, ainsi que toute la suite.

Vous ne devez pas être léger, vous !

Saboulot.

Pas positivement.

Finette.

D’abord, nous irons souvent au théâtre.

Saboulot.

Pas trop. C’est d’un mauvais exemple. Quelquefois à l’Odéon. Et puis nous fréquenterons les concerts spirituels.

Finette, railleuse.

Oh ! vous savez que ça ne se gagne pas.

Elle gagne la droite.

Saboulot, entre ses dents.

Toujours aimable.

Finette.

Nous recevrons beaucoup. Des hommes surtout. J’ai toujours adoré la société des jeunes gens.

Saboulot.

Oh ! bien, vous avez bien tort. Dieu ! que vous avez tort !…

Finette.

Dès la pension, déjà. Je me suis fait mettre à la porte parce que j’entretenais une correspondance amoureuse avec un élève de Louis-le-Grand.