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Bouvard.

Ah ! voilà. Que vous dirai-je !

–––––––Vous voyez une victime
–––––––De l’amour et de ses traits !
–––––––De l’amour et de ses traits !
–––––––Sous mes pieds s’ouvre un abîme,
–––––––Qui m’engloutit à jamais.
–––––––J’aime, j’aime, peine extrême,
–––––––Mais vous n’y comprenez rien.
–––––––Pauvre ami, l’on souffre bien,
–––––––On souffre bien quand on aime.
––––––––––––Ah ! Ah !
–––––––L’amour, mon pauv’ garçon, vrai là,
–––––––Si vous n’avez pas connu ça,
––N’en tâtez, tâtez, tâtez pas, oui-dà,
––C’est un bon conseil que j’vous donne là.
––––––––––Oh ! là, oh ! là,
––––––Oh ! la la, que ça fait mal là.
ENSEMBLE.
Bouvard.
L’amour, mon pauv’ garçon, vrai là,
Si vous n’avez, n’avez pas connu ça,
N’en tâtez, tâtez, tâtez pas, oui-dà,
C’est un bon conseil que je vous donne là.
Firmin.
L’amour, mon bon monsieur, vrai là,
J’ n’ai jamais, jamais connu ça,
Et je m’en moque, moque moq’ oui-dà,
Merci tout de même de c’ conseil-là.
Bouvard.
II
–––––––J’étais heureux et tranquille,
–––––––Tête libre et cœur content,
–––––––Je me croyais,… imbécile !
–––––––À l’abri du sentiment.
–––––––Ah ! ne dis jamais : fontaine
–––––––Je ne boirai de ton eau,