Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/114

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BAPTISTIN.

Moi ?

FERRAILLON.

Il est cinq heures ! pourquoi n’es-tu pas dans ton lit… comme tu le devrais ? Enfin, veux-tu travailler, oui ou non ?

BAPTISTIN, timide.

Oui.

FERRAILLON.

Eh ! bien, alors, va te coucher ! (Baptistin remonte et s’arrête à la voix de Ferraillon.) C’est vrai, ça ! voilà un être qui n’est bon à rien, qui a la chance d’avoir des rhumatismes indiscutables, officiels, pour lesquels je lui fais des rentes !… Pourquoi ? je me le demande !… parce que j’ai trop de cœur et que je n’ai pas voulu laisser un oncle à moi dans la mistoufle ; et monsieur n’a qu’une idée : se soustraire à ses devoirs pour courir chez les bistrots.

BAPTISTIN.

Écoute…

FERRAILLON.

Rien du tout ! (Passant au 2.) Ah ! les bistrots, voilà des boîtes qu’on devrait fermer au nom de la moralité publique. Et si on avait eu besoin du vieux monsieur malade, en ton absence, hein ?… qui est-ce qui l’aurait fait à ta place, le vieux monsieur malade ? pas moi, bien sûr ! Ça aurait été du propre en cas de flagrant délit !