Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/15

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ANTOINETTE.

Allez ! vite, un bec ! (Camille a un geste d’épaules d’enfant maussade.) Allons ! Allons !

Camille la regarde un instant, comme un homme qui ne sait pas s’il doit rire ou se fâcher, puis, brusquement émoustillé, il lui donne un gros baiser goulu. À ce moment, la porte du fond s’ouvre, livrant passage à Étienne et à Finache.

ÉTIENNE, encore dans le vestibule.

Entrez toujours, monsieur le docteur.

ANTOINETTE et CAMILLE, ensemble.

Oh !

Ils se séparent brusquement. Camille a détalé comme un lapin et s’éclipse par la porte de droite. Antoinette a gagné vivement à gauche et reste toute bête sur place.

ÉTIENNE (2), à Antoinette (1) tandis que Finache (3) est descendu un peu à droite.

Eh bien, qu’est-ce que tu fais là, toi ?

ANTOINETTE, interloquée.

Hein ! Moi ?… c’est… c’est pour les ordres… les ordres pour le dîner.

ÉTIENNE.

Quoi, « les ordres » ? Tu ne sais pas que monsieur et madame sont sortis ? Allez, à tes fourneaux ! la place d’une cuisinière n’est pas dans l’appartement.

ANTOINETTE.

Mais…

ÉTIENNE.

Allez, houste !

Antoinette sort de gauche en grommelant.