Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/16

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FINACHE, assis sur la chaise à gauche de la table.

Oh ! mais, quel mari autoritaire vous faites !

ÉTIENNE.

Il faut ça avec les femmes ! Si vous ne les menez pas, c’est elles qui vous mènent ; je ne mange pas de ce pain-là.

FINACHE.

Bravo !

ÉTIENNE.

Voyez-vous, monsieur le docteur, cette petite femme-là — c’est un caniche pour la fidélité — mais c’est un tigre pour la jalousie. Elle est tout le temps à fouiner dans l’appartement, bien sûr pour m’épier. Elle a dû se monter le job… à cause de la femme de chambre.

FINACHE, avec une pointe d’ironie qui échappe à Étienne.

Ah ?… Elle s’est monté le job ?

ÉTIENNE, avec dédain.

Je vous demande un peu ! Moi ! Une camériste.

FINACHE.

Comment donc !… (Se levant.) Oui, mais ce n’est pas tout ça, puisque Monsieur n’est pas là…

ÉTIENNE, avec bonhomie, les deux mains dans la bavette de son tablier.

Oh ! mais ça ne fait rien ! j’ai le temps ! Je tiendrai compagnie à Monsieur !

FINACHE, un peu interloqué.

Hein ?… Ah ! certainement. C’est très aima-