Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/215

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TOURNEL.

Ça ne fait rien… nous avons le temps !


LUCIENNE, sans même l’écouter, revenant à ses moutons.

J’irai habiter n’importe où !… sous les ponts !… Mais me retrouver à nouveau face à face avec mon fauve de mari… ! Ah ! non, non j’ai eu trop peur !

RAYMONDE (2).

Ah ! oui, parlons-en de ton mari… Quel énergumène !… Quand il nous a aperçus au Minet-Galant, Tournel et moi… je ne sais ce qui lui a pris… il s’est mis à nous poursuivre en brandissant un revolver, comme s’il voulait nous tuer…

TOURNEL.

Oui, nous ! Je vous demande un peu pourquoi… !

LUCIENNE, se levant.

Quoi, vous aussi, vous avez subi sa chasse à courre ?…

TOURNEL.

Oui ! quel volcan ! quelle soupe au lait !

LUCIENNE, adossée à la table de droite.

Ah ! moi, je n’en suis pas remise !… Heureusement que j’ai trouvé ton mari, qui m’a soutenue et entraînée ! Sans ça, je défaillais, et je ne sais ce qui serait arrivé.

RAYMONDE.

Ah ! c’est mon mari qui… ?