Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/25

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LUCIENNE, relevant la tête et s’inclinant légèrement.

Monsieur !…

CAMILLE.

C’est sans doute le directeur de la Boston life Company que madame attend ?

On entend à peu près ceci :
É an-oueon-eu e i-e-eu e a o-on eie on-a-i, ea-a-a-en ?
LUCIENNE, un peu interloquée.

Comment ?

CAMILLE, répétant aussi peu distinctement.

Je dis : C’est sans doute monsieur le directeur de la Boston life Company que madame attend ?

LUCIENNE, avec un sourire inquiet.

Je vous demande pardon ! je ne comprends pas bien ce que vous dites…

CAMILLE, plus lentement mais aussi confusément.

Non, je demande : la personne que madame attend, c’est bien monsieur le dir…

LUCIENNE, lui coupant la parole et comme pour s’excuser de ne pas comprendre.

Non, non ! Française, moi. French ! Franzosisch.

Elle se lève.
CAMILLE, même jeu.

Hein ? mais… moi aussi.

LUCIENNE.

Si vous voulez vous adresser au valet de chambre ! Moi, je ne suis pas de la maison. J’attends madame Chandebise avec qui j’ai rendez-vous.