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RAYMONDE.

Un rendez-vous ?

LUCIENNE.

Auquel on a soin d’aller, naturellement. Si le mari vient, on est fixé.

RAYMONDE.

Oui !… oui, tu as raison. Ce n’est peut-être pas génial, mais ce sont généralement les moyens les plus classiques qui réussissent le mieux. (Tout en allant chercher le meuble-papeterie qui est devant la fenêtre. — L’apportant et l’ouvrant devant le canapé.) Nous allons écrire tout de suite à Victor-Emmanuel.

LUCIENNE, sur un ton désinvolte.

Écrivons à Victor-Emmanuel.

RAYMONDE, qui s’est assise sur le canapé et se dispose à écrire. — Se ravisant.

Ah ! oui, mais… il reconnaîtra mon écriture.

LUCIENNE, avec un grand sérieux.

Dame ! si tu lui as déjà écrit, il est certain… !

RAYMONDE, se levant.

Écoute : la tienne, il ne la connaît pas… Toi !… toi, tu vas lui écrire.

En ce disant, elle tire Lucienne pour la faire passer à sa place.
LUCIENNE, résistant.

Moi ! Ah ! non !… Non ! ça non ! C’est trop délicat !

RAYMONDE.

Eh bien, voilà tout : je fais appel à ta déli-